1°) Une alimentation électrique de secours : pour quoi faire?
Nos aquariums, pour assurer la survie des animaux que nous y hébergeons,
doivent impérativement être alimentés en électricité
: lors de l’établissement d’un projet d'aquarium, avant même
de se poser la
question de savoir si nous l'équiperons d'un écumeur,
d'un éclairage HQI, d'un réacteur à calcaire ou de
tout autre équipement électrique, il nous faut vérifier
que l'alimentation électrique dont nous disposons
est suffisamment fiable. En effet, sans ce que nos aïeux appelaient
poétiquement la "fée électricité", il serait
impossible de maintenir en vie nos animaux favoris.
Il arrive malheureusement que cette alimentation électrique fasse
défaut, ce qui peut présenter des conséquences très
graves, particulièrement sur un aquarium marin, en raison d'une
part de la fragilité des
animaux, et d'autre part d’une plus faible solubilité de l'oxygène
dans l’eau de mer que dans l’eau douce.
En effet, lorsqu'un aquarium vient à manquer d'alimentation électrique,
la première cause de troubles, puis de mortalité pour les
animaux, est le manque d'oxygène qui est lié, en particulier,
à l'absence de
brassage à la surface de l'eau (et /ou au niveau de l'écumeur
quand l'aquarium en est équipé) et à l'absence d'éclairage
qui en fonctionnement normal participe à l'apport d'oxygène
par le biais de la
photosynthèse effectuée par les algues et /ou les coraux
photosynthétiques. Cette absence d'oxygène entraîne
aussi l'apparition d'ammoniaque très toxique pour le milieu, car
les bactéries, qui en
fonctionnement normal éliminent cet ammoniaque, ont besoin d’oxygène
pour effectuer cette transformation.
Contrairement à ce que pensent beaucoup d’aquariophiles, l'absence
de chauffage est moins vite problématique dans la mesure où
l'aquarium dans sa cuve en verre présente une capacité calorifique
relativement importante (d'autant plus qu'il est grand ) et que par
ailleurs la pièce dans laquelle il se trouve a aussi une inertie
thermique non négligeable. De plus, tant que la température
ne descend pas trop,
sa chute lente est plutôt favorable puisque l’oxygène
à une meilleure solubilité dans l’eau quand la température
diminue.
Il est difficile de dire précisément pendant combien de
temps un aquarium peut se passer d'électricité sans conséquence
néfaste. Cela dépend de nombreux facteurs tels que l'intensité
de peuplement, la
présence d’algues supérieures, le rapport surface d'échange
air/eau sur le volume total, le type d'animaux hébergés...
D'une façon générale les premiers animaux à
mourir par
asphyxie et/ou empoisonnement à l’ammoniaque sont les poissons,
certaines espèces étant beaucoup plus fragiles que d'autres.
J'ai malheureusement déjà vu des poissons mourir pour des
coupures de
courant de l'ordre de 6 à 8 heures et on peut considérer
comme règle générale qu'à partir de 12 heures
de coupure la situation devient potentiellement très critique pour
de très nombreux habitants de
l'aquarium!
On peut retarder la survenance de cette phase critique en assurant un
brassage de remplacement, par exemple par des petites pompes sur piles
ou batteries, ou par des aérateurs à pile que l'on trouve
facilement dans le commerce aquariophile et chez les marchands d'articles
de pêche. Pour nos amis plongeurs, une technique consiste à
utiliser une bouteille d'air comprimé de plongée pour effectuer
un
bullage dans l'aquarium ou même à utiliser une bouteille
d'oxygène de secours.
Toutefois toutes ces techniques ne peuvent être mises en place
qu'à condition d'être présent sur les lieux au moment
de l'incident. Pour ma part depuis de nombreuses années, et suite
à une coupure de courant
sur l'ensemble de mes aquariums qui m'a occasionné de très
lourdes pertes (environ une trentaine de poissons), lors de mes absences,
je prends toujours la peine d'appeler mon répondeur téléphonique,
lui-même branché sur le secteur, pour savoir si l'installation
générale n'a pas disjoncté.
Néanmoins les coupures EDF de fin décembre 1999 m'ont
amené à envisager l'installation d'une alimentation de secours
permettant de prendre automatiquement le relais des fonctions vitales de
l'aquarium
dans le cas d'une coupure d'alimentation électrique.
Quelles peuvent être les raisons de ces coupures ?
Elles peuvent se situer soit au niveau de l'alimentation générale
EDF, soit au niveau de votre installation domestique. Un orage (l’usage
d’un parafoudre d’environ 800 F peut s’avérer utile) ou un appareil
défectueux appartenant ou non à l'aquarium peut par exemple
faire disjoncter toute votre installation. Lors de la surveillance téléphonique
d'une installation électrique à distance, il faut aussi se
méfier du fait
que le fusible de la ligne alimentant l'aquarium peut avoir fondu,
sans que l'alimentation générale (disjoncteur général)
ait " sauté ". L’idéal en la matière est de brancher
l’alimentation électrique du répondeur
sur le même circuit que l’aquarium, car c’est parfois seulement
une partie de l’installation électrique qui peut disjoncter.
Si possible, il faut également installer l’aquarium sur un circuit
qui est relié directement au disjoncteur général,
sans que d’autres appareils, en particulier sensibles, installés
sur le même fusible, puissent faire
fondre le fusible ou un éventuel disjoncteur différentiel
intermédiaire en cas de défaut sur ces appareils.
Enfin je voudrais aussi mettre en garde ceux qui sont tentés
de se protéger d'une possibilité d’électrocution quand
ils travaillent dans leur aquarium, par la mise à la terre de celui-ci.
C'est effectivement une
sage précaution pour l'aquariophile, mais elle présente
le risque majeur de pouvoir entraîner le déclenchement du
disjoncteur différentiel de l'installation générale
(ou celui de la ligne où est branché l’aquarium
si elle en dispose) en cas de fuite électrique d'un appareil
pendant votre absence. Il est donc à mon avis préférable,
quand vous souhaitez relier votre
aquarium à la terre, de prévoir un interrupteur sur cette
mise à la terre, de façon à ne la rendre opérante
qu'uniquement juste avant de mettre les mains dans l'eau, et d'ouvrir l'interrupteur
pendant vos
absences. De plus le choix du différentiel propre à l’aquarium,
s’il en dispose, doit se porter sur un calibre proche (300 mA) de celui
de disjoncteur général ( souvent 500 mA) pour éviter
les disjonctions
intempestives.
De la même façon ceux qui disposent de différents
disjoncteurs différentiels sur leur installation ont intérêt
à faire en sorte que tous les appareils sensibles (zone humide par
exemple : lave vaisselle, éclairages
extérieurs etc…) soient branchés sur un différentiel
de calibre très inférieur (30 mA) à celui du disjoncteur
général (500 mA en général), pour faire en
sorte qu’en cas de défaut d’isolement sur un appareil ne
faisant pas partie d’un aquarium, ce soit le différentiel de
l’appareil qui déclenche et non toute l’installation.
2°) Le groupe électrogène
La première idée qui vient à l'esprit lorsque l'on souhaite réaliser une alimentation de secours est le groupe électrogène. Malheureusement cette solution présente des inconvénients majeurs :
c'est une solution très vite onéreuse qui se chiffre à plusieurs milliers de francs.
à part les grosses installations de
type industriel, et donc encore plus onéreuses, les groupes électrogènes
courants ne peuvent pas démarrer tout seuls lors d'une coupure de
courant. Ils nécessitent donc
votre présence. Les groupes industriels
à démarrage automatique nécessitent d'ailleurs un
entretien très régulier et des tests de démarrage
périodiques pour être sûr qu'ils démarreront
bien au moment
nécessaire.
les groupes électrogènes courants
ont en général une autonomie faible et doivent être
installés dans des endroits aérés en raison des gaz
d'échappement qu'ils occasionnent. Enfin ils ont un niveau de
bruit tel qu’ils peuvent s’avérer très
vite une nuisance pour le voisinage.
3°) Le système du " pauvre "
L’idée la plus simple pour éviter la perte des animaux en cas de coupure de courant en votre absence, est le démarrage automatique d’un aérateur à piles.
On peut trouver facilement, dans le commerce aquariophile ou chez les
marchands d’articles de pêche, des petits aérateurs à
piles qui, pour 80 à 100 F, permettent pendant une durée
assez longue d’envoyer
de l’air dans l’aquarium à travers un diffuseur, ou en direct
ce qui crée en plus des vagues importantes en surface : ces systèmes
permettent donc aussi indirectement un certain brassage. Leur efficacité
est
certes limitée, mais leur prix modique permet d’en installer
plusieurs dans un aquarium quand sa taille augmente.
Reste à automatiser leur démarrage ce qui peut se faire
très simplement à l’aide d’un relais inverseur 12 / 12 V
pour automobile ( Référence IMPEX 103555 12 V 20/30 A ; prix
25 F en supermarché au
rayon automobile) et d’un petit transformateur redresseur 220 V ->
12 V que l’on trouve en supermarché pour 40 à 50 F. Le transformateur,
branché sur le secteur, alimentera la bobine du relais en 12 V :
en
temps normal le relais ouvrira le circuit de connexion de la pile à
l’aérateur. En absence de 220 V, la bobine du relais ne sera plus
alimentée, et le relais reviendra au repos provoquant l’alimentation
de
l’aérateur par sa pile.
En général ces aérateurs comportent deux piles
de 1.5 V en parallèle pour augmenter leur autonomie, mais
vous pouvez bricoler avec quelques fils la mise en parallèle de
piles supplémentaires si vous voulez
encore augmenter l’autonomie.
NB : OFF indique le contact ouvert quand la bobine du relais est traversée par un courant, et ON le contact fermé dans les mêmes circonstances.
4°) L’onduleur
Si l’on veut être en mesure de faire fonctionner une pompe de
brassage et/ou un éclairage il faut par contre mettre en place une
alimentation électrique 220 V de secours. J'ai donc opté
d'abord pour une
technique permettant automatiquement, sans intervention, le basculement
du secteur vers 1'alimentation de secours en cas de coupure : l’onduleur.
On trouve assez facilement dans le commerce, et en particulier aux rayons
informatique de la grande distribution, des onduleurs qui permettent de
conserver une alimentation électrique sur un ordinateur en cas
de coupure secteur.
Personnellement j'ai essayé deux appareils du commerce :
- le MERLIN GERIN EL 4 qui pour une puissance de 450 VA coûte environ 900 francs.
- le POWER MUST 325 VA à environ 500 francs (ou 500 VA pour 700 francs).
Il faut tout d'abord noter que ces appareils ont une très faible
autonomie : ils permettent d'alimenter une lampe à incandescence
de 60 W pendant quarante à cinquante minutes ; il existe bien sûr
des appareils
à autonomie plus longue mais leur coût est beaucoup plus
élevé.
L'idée m'est donc venue de rallonger leur autonomie par l'adjonction
de batteries supplémentaires. Les deux appareils cités ci-dessus
sont équipés de batterie 12 V pour POWER MUST et 6 + 6 V
pour le
MERLIN GERIN. Une batterie 12 V de 70 Ah que l'on trouve en supermarché
aux alentours de 300 francs a donc été reliée en parallèle
sur la batterie de l'onduleur POWER MUST 325 VA, ce qui permet
de porter l'autonomie du système à vingt-cinq heures
environ lorsqu'il alimente deux pompes de brassage de 10 W et une pompe
de 5 W : cette configuration est suffisante pour un aquarium de 200 à
300 L
auquel je l'ai appliquée.
Il faut bien entendu entretenir la charge de la batterie additionnelle
nécessaire pour rallonger l'autonomie : pour ce faire, j'ai utilisé
un chargeur automatique de batterie de marque CEA référence
CB A-8 et de
coût environ 400 F (Castorama, Bricogite…). Il est indispensable
que le chargeur soit automatique pour d’une part éviter la surcharge
de la batterie, et d’autre part reprendre cette charge dès que celle-ci
sera trop basse, soit à cause des pertes naturelles, soit à
l'issue d'un fonctionnement de l'alimentation de secours.
Pour éviter d'une part que le chargeur de batterie automobile
ne charge la batterie de l'onduleur, et vice versa que l'onduleur ne charge
la batterie d’automobile (ce qui serait au-dessus de ses forces), il
convient de prévoir aussi un petit relais inverseur auto 12/12
V (25 Francs) dont la bobine de commande est alimentée par un petit
transformateur 220 V -> 12 V branché sur la même alimentation
secteur
que l'aquarium. En cas de présence de courant sur le secteur,
cette bobine est excitée et commande l'envoi du 12 V du chargeur
vers la batterie auto. En cas d'absence secteur, le relais retombe et à
ce
moment le 12 V de la batterie auto se retrouve connecté en parallèle
sur la batterie interne de l'onduleur pour en rallonger l'autonomie.
Cette installation présente toutefois plusieurs inconvénients :
les onduleurs POWER MUST pour ordinateur ne
sont pas prévus pour des fonctionnements de longue durée
puisqu'en général leur autonomie normale n'est que de quelques
dizaines de minutes tout au
plus sur un matériel informatique domestique.
Le refroidissement est donc insuffisant, et bien que prévu pour
325 VA pour l'un, et 500VA pour l’autre, il s'est avéré qu’au-dessus
d’une puissance
installée de 40 à 60 W les appareils
chauffent trop. Un refroidissement par ventilateur annexe serait possible
mais je ne l’ai pas essayé et il consommerait un peu d’énergie
de la batterie et donc
d’autonomie.
Le MERLIN GERIN EL4 est quant à lui
refroidit par ventilateur, mais son fonctionnement est limité par
construction (logiciel interne) à 4 H quelque soit l’état
de la batterie : ce système est prévu pour
éviter une décharge profonde
de la batterie d’origine, et ne peut être shunter même en cas
d’ajout de batterie d’appoint.
ces onduleurs ne produisent pas un signal sinusoïdal
tel que celui du secteur ; pour cette raison il s'est avéré
impossible de maintenir allumé un tube néon bleu de 18 W
sur le POWER MUST : le tube
clignotant en permanence. En revanche le EL
4 MERLIN GERIN n’a pas posé de problème de ce type, et je
m’en sers donc pour éviter de plonger brutalement certains de mes
bacs dans le noir en
cas de coupure EDF (avec la restriction de
durée de fonctionnement maximum de 4 H signalée précédemment
; avec les batteries propres de l’onduleur l’autonomie est de 2 H 30 avec
un tube
fluorescent de 18 W et son programmateur horaire).
D'autre part les pompes de type synchrone tel que Maxi Jet et Mini-Jet
fonctionnent assez mal avec ce type d'alimentation : selon les cas cela
va
d'une difficulté à redémarrer
lors du basculement vers l'alimentation de secours, à une impossibilité
totale de fonctionnement liée à la mise en vibration du rotor
et non à sa rotation.
5°) Le convertisseur 12V / 220V
Bien que cette installation avec onduleurs fonctionne sur deux de mes
aquariums de petite dimension, pour une installation plus importante de
1000 litres, j'ai souhaité pouvoir disposer, en raison de la
présence de SPS, d'un éclairage de secours et de nombreuses
pompes de brassage ; j'ai donc opté pour une solution ou l'onduleur
est remplacé par un convertisseur 12V /220 V.
Ces petits appareils commercialisés par exemple par RADIOSPARES,
mais également en vente chez les marchands de matériel pour
le nautisme, permettent de transformer du courant continu 12 V en
courant alternatif de 220 V. Leur avantage par rapport à l'onduleur
précédent est d'une part qu'ils sont prévus pour un
fonctionnement de longue durée, avec refroidissement par petit ventilateur
interne, et que
d'autre part ils produisent un courant de qualité bien meilleure
puisqu'ils permettent sans problème de faire fonctionner des pompes
de brassage, des tubes fluorescents (et éventuellement le congélateur
ou
l’alimentation électrique de votre chauffage au fuel ou au gaz,
si vous avez quelques difficultés à convaincre de l’intérêt
de cet investissement…).
Pour ma part j'ai acquis un 600 VA de marque INVAC que l'on peut trouver
pour environ 1250 francs, mais l'on trouve des appareils de puissance inférieure
et cependant suffisante pour des prix bien
moindres (compter environ 2 francs par VA) ; pour tenir compte du cos
PHI et des puissances appelées plus importantes au démarrage
des pompes et éclairage prévoyez cependant une marge par
rapport à
la puissance en W affichée des appareils à secourir.
Au départ le basculement entre le secteur et le réseau
secouru était réalisé par un relais inverseur 220/220
V 4 voies (4 entrées et 8 sorties) TELEMECANIQUE RXN 41G 11P7 (80
Francs). La bobine de
commande était branchée sur le 220 V de l'installation
à surveiller.
En présence de courant la bobine était excitée
et commandait la liaison de l'aquarium au 220 V du secteur (2 voies étaient
utilisées ; une pour la phase et une pour le neutre) en même
temps qu'elle
commandait la liaison des deux bornes de la batterie au chargeur automatique
(2 autres voies : une pour le + et une pour le -). Une seule voie suffirait
(pour le +) mais j’avais utilisé la quatrième voie disponible
pour le -.
En absence de 220 V sur le secteur, le relais retombait et les 4 inverseurs dirigeaient :
- la phase et le neutre de l'aquarium sur la sortie de 220 V du convertisseur
le plus et le moins de la batterie sur l'entrée 12 V du convertisseur.
Ce montage à un relais suffirait sans doute pour des puissances
demandées faibles ; dans mon cas (au moins 100 W, et plus au démarrage
des moteurs et éclairage) il s’est avéré que les relais
ont eu une
durée de vie faible, et que lors d’une coupure avec plusieurs
allers et retours de courant secteur, le convertisseur s’est mis en sécurité
et n’a donc pas fonctionné.
Le bon fonctionnement dans le temps de ce type de convertisseur est soumis à deux conditions :
il ne doit pas être mis sous tension (12 V) en marche (interrupteur sur arrêt)
il ne doit pas être mis en marche en charge (pas d’appareils branchés sur la sortie 220 V).
Par ailleurs lorsque l’on coupe l’alimentation 12 V en entrée,
le convertisseur continue pendant quelques instants à produire du
courant alternatif (décharge de condensateurs sans doute) qui se
retrouve sur le
relais inverseur 220 /220 en même temps que le 220 V secteur
; le relais utilisé ne possède plus alors de pouvoir de coupure
suffisant ce qui provoque des arcs vite destructeurs du relais. (Normalement
un
relais inverseur est prévu pour envoyer le courant du commun
entre un contacteur – OFF - ou un autre - ON - alors que là, je
le faisais fonctionner en prélevant une alimentation sur le commun
qui va la
chercher entre deux contacts ON et OFF tous deux alimentés momentanément
en 220 V).
Pour éviter de chercher un relais particulier et en plus résoudre
toutes ces contraintes techniques, je travaille maintenant avec 4 relais
; deux 12 V /12 V pour auto et deux 220/220 V dont j’ai déjà
donné les
références. Cela peut vous paraître compliqué
mais en fait la réalisation selon le schéma est très
simple, et si je prends la peine de détailler c’est juste pour que
ceux qui chercheront à comprendre pourquoi 4
relais au lieu d’un, aient la réponse à leur question.
La séquence de démarrage du convertisseur en cas de perte d’alimentation secteur devient la suivante :
1°) La bobine du premier relais 1 -12V alimentée par le transformateur
220 V / 12 V, excitée en présence de 220V, passe sur OFF
en cas de coupure secteur, et bascule alors le + de la batterie, de la
sortie
+ du chargeur de batterie, vers l’entrée + du convertisseur.
2°) La bobine du deuxième relais 2 - 12 V se trouve excitée, et ferme alors l’interrupteur marche/arrêt du convertisseur (dont j’ai dérivé le circuit de l’interrupteur d’origine, par le contact ON de ce relais).
3°) Le convertisseur ainsi alimenté, et en position marche,
démarre en quelques secondes (1 ou 2 s ), mais aucun appareil n’est
encore branché sur sa sortie 220 V, sauf la bobine d‘un premier
relais 1 -
220/220.
4°) Le 220 V produit par le convertisseur excite la bobine du premier
relais 1 - 220/220 V qui passe en ON, et bascule alors l’alimentation aquarium
220 V branchée sur le commun (phase et neutre = deux
voies), du secteur, vers la sortie 220V du convertisseur ; l’aquarium
est donc alimenté en courant secouru….
5°) Pendant ce temps le deuxième relais 2 - 220/220 est au repos et laisse passer le courant 220 V produit par le convertisseur vers les deux voies ON du premier relais 1 - 220/220.
6°) Lorsque le courant revient au secteur, la bobine du relais 2
- 220/220 est excitée et coupe la liaison entre la sortie 220 du
convertisseur et les contacts ON du relais 1 - 220 /220 dont la bobine
continue
encore pendant quelques instants à recevoir du courant produit
par le convertisseur (bien que le premier relais 1 – 12 / 12 ait aussi
basculé et qu’il n’alimente plus le convertisseur en 12 V).
C’est seulement quand le convertisseur a cessé de produire suffisamment
de courant que la bobine du premier relais 1 - 220 /220 n’est plus excitée
et bascule alors sur OFF pour renvoyer le 220 V secteur
vers l’aquarium. Pendant cette bascule les contacts ON du relais 1
– 220/220 ne sont déjà plus sous tension, ce qui évite
qu’un éventuel reliquat de courant produit par le convertisseur
(dont le témoin est
entrain de s’éteindre lentement) ne vienne produire des arcs
intempestifs avec le 220 V EDF déjà revenu. Ce quatrième
relais est peut être une sécurité superfétatoire
mais, s’agissant d’une installation de
secours qui par définition doit être sûre, je n’ai
pas hésité à le mettre vue la modicité de l’investissement
(80 F).
Le seul inconvénient de ce dispositif est que le convertisseur
demande quelques secondes pour démarrer et qu'il y a donc une courte
coupure de l'alimentation. Il vous faut donc vérifier que vos pompes
de
brassage redémarreront après cette courte coupure, ce
qui peut ne pas être le cas si elles sont trop encrassées.
Il n’a pas été possible d’éviter cette courte coupure
en intercalant un onduleur entre le
convertisseur et le circuit secouru ; la qualité du courant
produite par le convertisseur (non sinusoïdal), bien que suffisante
pour faire fonctionner les appareils électriques d’un aquarium,
n’est pas suffisante
pour alimenter un onduleur qui se met alors en fonctionnement continu
sur ses propres batteries, au lieu de ne faire le tampon que juste pendant
la coupure de quelques secondes.
Le chargeur automatique de batterie que j'utilise est en principe prévu
pour des batteries de 100 Ah maximum : en réalité ce chiffre
correspond au rechargement d'une batterie complètement déchargée
qui
demande beaucoup d’intensité en début de charge ; ceci
n'est jamais le cas avec le convertisseur qui, pour préserver la
durée de vie de la batterie, s'arrête automatiquement avant
la décharge profonde. J'ai
pour ma part installé trois batteries de 94 Ah chacune (490
francs l’unité), sans que le chargeur de batterie atteigne encore
sa limite lors de la phase de rechargement qui suit une décharge
jusqu'à l'arrêt du
convertisseur : l'intensité appelée est alors de 4 à
5 A, alors que le chargeur peut fournir jusqu'à 10 A (la fin de
charge est quand même longue ce qui montre que l’on doit quand même
être proche de la
capacité limite de charge du chargeur).
Avec cette autonomie de 3 x 94 Ah, je dispose de 24 heures d'autonomie
pour une puissance totale de l'installation secourue d’un peu plus de 100
W. Si vous mettez comme moi plusieurs batteries en
parallèle, il est préférable de n’utiliser que
des batteries toutes identiques, pour éviter que des batteries différentes
ne débitent l’une dans l’autre entraînant, des pertes d’autonomie.
Je n'ai bien sûr pas secouru
des appareils aussi consommateurs d'énergie que des HQI, mais
j'ai secouru un tube fluorescent de 40 W et de très nombreuses pompes
de brassage de type Maxi Jet et Mini Jet, ainsi qu’un aérateur RENA
301 (5 W). Le reste de l'installation électrique de l'aquarium,
à savoir la moitié des pompes de brassage, les chauffages
et le reste des éclairages est alimenté en direct par une
autre ligne de l'installation
domestique, permettant ainsi en cas de double panne sur la ligne secourue
(fusibles du secteur, plus éventuelle panne du convertisseur) de
conserver encore une chance supplémentaire de survie de l'aquarium.
Enfin, l’autre intérêt d’un tel système est que
si la panne de courant devient si longue qu’elle dépasse l’autonomie
de vos batteries de secours, vous pouvez toujours vous servir de votre
voiture pour recharger
vos batteries, ou brancher directement le convertisseur sur la batterie
de la voiture dont vous prendrez soin de faire tourner le moteur de temps
à autre pour recharger la batterie. Vous avez donc ainsi un
pseudo-groupe électrogène, toujours prêt à
fonctionner, dans le cas d’une panne de très longue durée
en votre présence.
Remarque importante :
Toute installation électrique mal réalisée étant
susceptible d'entraîner des dangers graves pour l'utilisateur, l'auteur
de l'article décline toute responsabilité quant aux conséquences
de la mise en œuvre des
installations décrites dans cet article.