www.recifs.fr.st : l'aquarium récifal
Accueil / Articles / Annonces / Photos de mon aquarium
Autres bacs à découvrir / Rencontres d'autres aquariophiles
Revendeurs Aquariophiles / Récifs de l'Île Maurice (Océan Indien)
Récifs de la Nouvelle Calédonie (Océan Pacifique) / Mon Livre d'Or
Autres sites à consulter / Forum (nouveau)

 

PHOTOS


 

Envoyez moi vos photos en cliquant ici, je les publierai !

Je vous invite maintenant chez d'autres aquariophiles pour admirer leurs bacs :

L'aquarium récifal de Régis DOUTRES :

Cliquez sur les images pour les agrandir !

Ces photos ont été prises le 10 novembre 2000.
L'aquarium de Régis est vraiment splendide ! ;-)



 


Vue de la partie gauche du bac. La partie centrale, sous la pompe, a été éclaircie…

A l’extrême droite du bac, une bouture d’acropora rescapé. Le catalaphyllia est posé sur un surplomb, son squelette est à l’horizontale, suspendu dans le vide, et il a l’air d’apprécier cette position. Le turbinaria réniformis est à 1 cm de la vitre, je ne peux plus passer l’aimant pour la nettoyer

La partie centrale du bac est restée la plus peuplée. A droite, un platier, qui a été sévèrement éclairci. Le bénitier dérasa du centre a été acheté il y a  3 ans et demi, il mesurait alors une dizaine de cm. Actuellement il dépasse les 25 cm (à titre de comparaison, le leucosternon mesure 12-14 cm). Elliot s’y repose de temps à autre, sans l’incommoder visiblement. Ce dérasa a par deux fois déjà expulsé ses semences, les deux fois lors d’une intervention prolongée de ma part dans le bac. Fin août 2000, il est resté totalement fermé pendant une quinzaine de jours, en même temps que deux autres de mes bénitiers. Les bandes de croissance blanches avaient disparu. J’ai eu très peur de les perdre…mais comme cela était arrivé, cela s’est arrangé…sans raison apparente.

Contrairement aux apparences, cette partie centrale a elle aussi été élaguée durant cet été. Mais moins que les autres parties, car il n’y a pas beaucoup d’acroporas dans cette zone, qui n’a donc pas beaucoup souffert.

Gros plan sur cette partie centrale.

Le massif est composé de deux sériatoporas entrelacés : un rose et un rouge. Juste après avoir pris les photos, j’ai démantelé cet ensemble, devenu trop volumineux et qui faisait de l’ombre a d’autres animaux. Avec regret, car il avait fallu entre un an et demi et deux ans pour l’obtenir, en partant de deux boutures de 6 à 8 cm chacune. 800 litres, c’est vraiment un volume  trop petit…Le centre du massif (en gros une sphère de 20-25 cm de diamètre) était entièrement vivant. Il y avait même des bébés pocilloporas qui poussaient à son pied.

Gros plan sur un couple rose stylophora-pocillopora. Au moment où mon bac se portait mal, le rose était devenu pâle, très pâle…En dessous du pocillopora, une des nombreuses souches d’alvéopora nées dans mon bac, mais qui refuse de se développer correctement (3cm en 3 ans environ).

Une vue depuis la face gauche.

 
 
Généralement, lorsqu’un aquariophile des récifs présente des photographies de son bac, toutes aussi belles les unes que les autres, il parle des différents paramètres (mesurables !) de son eau, qui sont tous parfaits ou presque, parle de la croissance sans faille de ses invertébrés, de leurs couleurs si délicates, et... tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes (récifaux) possibles !
Je vais donc moi aussi présenter de jolies ( ? cela dépend des goûts de chacun…) vues  de mon bac…mais je ne vais surtout pas vous laisser croire que tout est parfait dans celui ci ! Non, mon bac n’est pas dans un état de santé irréprochable ; non, mes animaux ne sont pas colorés comme ils devraient l’être (c’est-à-dire comme dans le milieu naturel) ;  non, je ne maîtrise pas la vie et la santé de mon bac ; et non, non et non, je ne comprends pas ce qui s’y passe ! A part maintenir dans une fourchette compatible avec la vie récifale les quelques paramètres qui nous sont accessibles (température, pH, KH, concentration en calcium et magnésium, densité, limpidité…), je ne contrôle rien et assiste impuissant aux évolutions, aussi souvent mauvaises que bonnes, de l’état général de celui ci.  Et je vais relater ce qui m’est arrivé ces derniers mois.

Les photographies qui illustrent ce texte ont été prises la dernière semaine d’octobre 2000.
Sur le site de Laurent André, on peut voir à titre de comparaison des photographies qui datent de mars 2000.
Entre temps, j’ai été confronté dans ce bac berlinois de 800 litres à des problèmes très sérieux. Fin avril environ, mes SPS sont tombés « malades » : perte de coloration, accompagnée de zones de blanchiment qui progressaient lentement mais sûrement (il ne s’agissait pas de la fulgurante RTN) et de « boursouflures » qui se développaient sur certaines branches. Je me suis vu dans l’obligation de tailler très sévèrement certains acroporas, ce qui est visible en  comparant les deux séries de photographies : les parties hautes de la gauche et de la droite du bac ne sont plus aussi garnies aujourd’hui qu’hier... J’ai d’ailleurs perdu trois acroporas en moins d’un mois, alors que je n’en avais pas perdu autant en plus de trois ans d’existence du bac. A ce moment j’ai placé certaines boutures d’animaux malades dans mon deuxième bac, ce qui m’a permis de sauvegarder d’ailleurs un acropora dont le pied mère n’a pas été sauvé. En contrepartie deux autres acroporas qui étaient dans ce deuxième bac, et qui se portaient bien jusqu’alors, sont à leur tour tombés malades... Ce sont les acroporas qui ont été les plus atteints, les sériatoporas, stylophoras, pocilloporas, ont perdu leurs couleurs, ont été victimes de « gonflements » à certains endroits, mais n’ont pas connu de régression notable, exception faite d’un stylophora dont 7 ou 8 pointes ont été nécrosées sur des zones de 4 ou 5 mm². Les montiporas n’ont pas été touchés, les LPS non plus.
Actuellement, ce « problème » a disparu : mes animaux ont retrouvé une croissance normale, et ont retrouvé des couleurs, même si pour certains elles ne sont pas aussi vives qu’elles l’étaient avant cette période douloureuse.

Après cette brève description, vient  la question essentielle : que s’est-il passé ? La seule chose que je puisse affirmer, c’est que j’ai commis une grosse faute dans la gestion de mon bac, car il n’y a pas de maladies dans un bac bien géré ! Quelle erreur ai-je pu commettre ? Qu’ai-je donc fait que je ne faisais pas auparavant ? Toutes les hypothèses y sont passées.
Un changement d’eau trop brutal ? C’est vrai que cela faisait plusieurs mois que je ne changeais plus d’eau, et que j’ai fait un changement de 150-200 litres d’un coup. Mais en y réfléchissant bien, le malaise existait déjà avant ce changement, qui ne peut être qu’un facteur aggravant éventuellement, mais en aucun cas la cause.
Pollution ? Lente accumulation de substances indésirables ? Aucun moyen de le savoir : je fais très attention à tout ce qui entre en contact avec le bac, je n’utilise aucun élément suspect…en deux mots je suis les règles préconisées, en allant même au-delà je pense.
Trop d’iode ou pas assez d’iode ? Evidemment, aucune façon non plus de le savoir puisqu’il nous est impossible d’analyser cet élément et que nous nous contentons d’agir au pif ! Pauvres alchimistes que nous sommes, réduits à utiliser des « recettes » empiriques et qui n’ont aucun caractère universel. Mais je précise que je pratiquais depuis plusieurs mois tel que cela est recommandé en la matière, donc aucun changement de ce côté là.
Une maladie importée avec l’introduction d’une bouture, une carence, etc... ?
Faut-il le préciser, tous les paramètres « de base » mesurables étaient stables depuis fort longtemps, et corrects. Bien que les deux circuits d’eau soient différents, mes deux bacs sont maintenus de la même façon, et il n’est guère étonnant que la « maladie » soit passée de l’un à l’autre, puisque certaines des boutures que j’avais retirées du grand bac et placées dans le petit étaient déjà fortement atteintes au moment du transfert. Transfert irresponsable me direz-vous. Peut-être, mais en tous cas cela m’a permis de voir qu’il s’agissait bien d’une maladie. Elle a été moins dramatique dans mon bac le plus petit, car il contient essentiellement des coraux mous, et ceux ci n’ont jamais manifesté la moindre gêne.

Avec le recul, je pense que l’une des causes de mes problèmes a été la surpopulation de mon bac ! Des germes pathogènes existent dans tous les aquariums, mais ils n’ont pas d’action sur une population saine. Quel qu’en fût le facteur déclenchant, il n’y aurait pas eu propagation du problème comme cela a été le cas si mes animaux n’avaient pas été stressés par des agressions réciproques fréquentes et répétées, comme me l’a fait remarquer Ronald L. Shimek qui a eu la gentillesse de me répondre et de me donner son avis. A l’époque, j’en étais arrivé à un point tel que je devais tous les 4 ou 5 jours intervenir et casser un morceau de tel ou tel animal pour éviter qu’il ne continue à brûler son voisin, et quel qu’était l’endroit où je plaçais le morceau cassé, celui ci reprenait sa croissance. A tel point que même sur le sable du fond du bac je ne pouvais plus rien placer. Et que dire des animaux que je laissais tranquilles parce qu’ils ne brûlaient pas de façon violente leur congénère, se contentant de pousser sur ceux ci en les tuant progressivement au fur et à mesure de leur avancée. Je me suis même amusé à greffer un montipora digitata vert sur un montipora digitata brun, lequel se fait engloutir par la variété verte au fur et à mesure de sa croissance. Joli massif bicolore, que je n’ai d’ailleurs toujours pas démoli...
Je n’ai pas vu venir cette « accumulation » de stress et de toxines diverses, cet état de vulnérabilité et de prédisposition à tout agent pathogène éventuellement déjà présent dans le bac depuis fort longtemps... Sans compter le fait qu’en plus de cela, je ne peux exclure une carence en certaines substances, carence due à la multiplication des animaux,  à un écumage conséquent et à un renouvellement d’eau très faible. Cette analyse de la situation est peut être « abracadabrantesque », mais c’est, faute de connaître la vérité vraie, la seule qui me convienne, compte tenu de l’état très limité de mes connaissances en matière récifale et des observations et manipulations que j’ai effectuées durant ces longs mois de galère, dont je ne fais ci dessus qu’une synthèse rapide et quelque peu superficielle.

Mon bac a donc connu une période que je qualifierai de « période de régression marquée ». C’est la seule période de ce type en quatre années et demi d’existence, et elle a duré environ 4 mois. Mais il avait déjà connu des périodes de «régression ponctuelle et mineure » : je veux dire par-là des périodes au cours desquelles un animal se portait moins bien qu’à l’ordinaire, était moins épanoui et moins coloré, ou encore perdait quelques cm² de tissus à sa base... Des régressions fréquentes je crois, dans les bacs récifaux  relativement peuplés et à dominante SPS, si j’en juge par les nombreux bacs que j’ai déjà vus et par les discussions que je peux avoir avec les uns et les autres. Mais que peu d’aquariophiles sont prêts à reconnaître. Peut être parce que les cicatrices sont faciles à gommer, lorsque tout rentre dans l’ordre quelques semaines plus tard et que l’animal se met de nouveau à croître, colonisant parfois à nouveau les zones mortes. Est-ce là une fatalité dans la vie d’un récif captif, ou n’est ce que le résultat de notre compétence Ô combien limitée, comme je le crois ? (que tous ceux qui n’éprouvent pas la moindre difficulté de ce type ne s’offusquent pas de l’emploi que j’ai fait de la première personne du pluriel, et la remplacent promptement par la première personne du singulier...). « Ces problèmes nous dépassent, feignons d’en être les organisateurs » (J. Cocteau).

Régis DOUTRES