Je vous invite maintenant chez d'autres aquariophiles pour admirer leurs bacs :
L'aquarium récifal de Régis DOUTRES :
Cliquez sur les images pour les agrandir !
Ces photos ont été prises le 10 novembre 2000.
L'aquarium de Régis est vraiment splendide ! ;-)
Généralement, lorsqu’un aquariophile des récifs présente
des photographies de son bac, toutes aussi belles les unes que les autres,
il parle des différents paramètres (mesurables !) de son
eau, qui sont tous parfaits ou presque, parle de la croissance sans faille
de ses invertébrés, de leurs couleurs si délicates,
et... tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes (récifaux)
possibles !
Je vais donc moi aussi présenter de jolies ( ? cela dépend des goûts de chacun…) vues de mon bac…mais je ne vais surtout pas vous laisser croire que tout est parfait dans celui ci ! Non, mon bac n’est pas dans un état de santé irréprochable ; non, mes animaux ne sont pas colorés comme ils devraient l’être (c’est-à-dire comme dans le milieu naturel) ; non, je ne maîtrise pas la vie et la santé de mon bac ; et non, non et non, je ne comprends pas ce qui s’y passe ! A part maintenir dans une fourchette compatible avec la vie récifale les quelques paramètres qui nous sont accessibles (température, pH, KH, concentration en calcium et magnésium, densité, limpidité…), je ne contrôle rien et assiste impuissant aux évolutions, aussi souvent mauvaises que bonnes, de l’état général de celui ci. Et je vais relater ce qui m’est arrivé ces derniers mois. Les photographies qui illustrent ce texte ont été prises
la dernière semaine d’octobre 2000.
Après cette brève description, vient la question
essentielle : que s’est-il passé ? La seule chose que je puisse
affirmer, c’est que j’ai commis une grosse faute dans la gestion de mon
bac, car il n’y a pas de maladies dans un bac bien géré !
Quelle erreur ai-je pu commettre ? Qu’ai-je donc fait que je ne faisais
pas auparavant ? Toutes les hypothèses y sont passées.
Avec le recul, je pense que l’une des causes de mes problèmes
a été la surpopulation de mon bac ! Des germes pathogènes
existent dans tous les aquariums, mais ils n’ont pas d’action sur une population
saine. Quel qu’en fût le facteur déclenchant, il n’y aurait
pas eu propagation du problème comme cela a été le
cas si mes animaux n’avaient pas été stressés par
des agressions réciproques fréquentes et répétées,
comme me l’a fait remarquer Ronald L. Shimek qui a eu la gentillesse de
me répondre et de me donner son avis. A l’époque, j’en étais
arrivé à un point tel que je devais tous les 4 ou 5 jours
intervenir et casser un morceau de tel ou tel animal pour éviter
qu’il ne continue à brûler son voisin, et quel qu’était
l’endroit où je plaçais le morceau cassé, celui ci
reprenait sa croissance. A tel point que même sur le sable du fond
du bac je ne pouvais plus rien placer. Et que dire des animaux que je laissais
tranquilles parce qu’ils ne brûlaient pas de façon violente
leur congénère, se contentant de pousser sur ceux ci en les
tuant progressivement au fur et à mesure de leur avancée.
Je me suis même amusé à greffer un montipora digitata
vert sur un montipora digitata brun, lequel se fait engloutir par la variété
verte au fur et à mesure de sa croissance. Joli massif bicolore,
que je n’ai d’ailleurs toujours pas démoli...
Mon bac a donc connu une période que je qualifierai de « période de régression marquée ». C’est la seule période de ce type en quatre années et demi d’existence, et elle a duré environ 4 mois. Mais il avait déjà connu des périodes de «régression ponctuelle et mineure » : je veux dire par-là des périodes au cours desquelles un animal se portait moins bien qu’à l’ordinaire, était moins épanoui et moins coloré, ou encore perdait quelques cm² de tissus à sa base... Des régressions fréquentes je crois, dans les bacs récifaux relativement peuplés et à dominante SPS, si j’en juge par les nombreux bacs que j’ai déjà vus et par les discussions que je peux avoir avec les uns et les autres. Mais que peu d’aquariophiles sont prêts à reconnaître. Peut être parce que les cicatrices sont faciles à gommer, lorsque tout rentre dans l’ordre quelques semaines plus tard et que l’animal se met de nouveau à croître, colonisant parfois à nouveau les zones mortes. Est-ce là une fatalité dans la vie d’un récif captif, ou n’est ce que le résultat de notre compétence Ô combien limitée, comme je le crois ? (que tous ceux qui n’éprouvent pas la moindre difficulté de ce type ne s’offusquent pas de l’emploi que j’ai fait de la première personne du pluriel, et la remplacent promptement par la première personne du singulier...). « Ces problèmes nous dépassent, feignons d’en être les organisateurs » (J. Cocteau). Régis DOUTRES
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